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E3 Proposition 17 Scolie

Scolie

Cet état de la mens (mentis constitutio) qui tire son origine de deux affects contraires est appelé l’irrésolution (animo fluctatio), qui par suite est à l’égard de l’affect ce que le doute est à l’égard de l’imagination (E2p44s); et l’irrésolution et le doute ne diffèrent que du plus au moins. Mais il faut remarquer que dans la proposition précédente j’ai déduit ces états d’irrésolution de causes dont l’une est cause par soi du premier affect et l’autre cause par accident du second; ce que j’ai fait parce qu’il était plus facile de les déduire de ce qui précédait. Mais non pas parce que je nierais que la plupart du temps de tels états d’irrésolution tirent leur origine d’un objet qui est la cause efficiente de l’un et l’autre affect. En effet le corps humain (E2p13po1) se compose de nombreux individus de nature différente, et ainsi (E2p13l3a1) il peut être affecté de beaucoup de façons différentes par un seul et même corps; et inversement, puisqu’une seule et même chose peut être affectée de beaucoup de façons, elle pourra donc aussi affecter une seule et même partie de son corps de beaucoup de façons différentes. Par quoi nous pouvons facilement concevoir qu’un seul et même objet puisse être cause de nombreux affects contraires.


Texte latin

Hæc mentis constitutio quæ scilicet ex duobus contrariis affectibus oritur, animi vocatur fluctuatio, quæ proinde affectum respicit ut dubitatio imaginationem (vide scholium propositionis 44 partis II) nec animi fluctuatio et dubitatio inter se differunt nisi secundum majus et minus. Sed notandum me in propositione præcedenti has animi fluctuationes ex causis deduxisse quæ per se unius et per accidens alterius affectus sunt causa; quod ideo feci quia sic facilius ex præcedentibus deduci poterant; at non quod negem animi fluctuationes plerumque oriri ab objecto quod utriusque affectus sit efficiens causa. Nam corpus humanum (per postulatum 1 partis II) ex plurimis diversæ naturæ individuis componitur atque adeo (per axioma 1 post lemma 3, quod vide post propositionem 13 partis II) ab uno eodemque corpore plurimis diversisque modis potest affici et contra quia una eademque res multis modis potest affici, multis ergo etiam diversisque modis unam eandemque corporis partem afficere poterit. Ex quibus facile concipere possumus unum idemque objectum posse esse causam multorum contrariorumque affectuum.


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Références

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