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E4 Proposition 15 Démonstration

Démonstration

De la connaissance vraie du bien et du mal, en tant qu’elle est un affect (E4p8), naît nécessairement un désir (E3 Appendice Définition 1) qui est d’autant plus grand que l’affect dont il naît est plus grand (E2p37). Mais puisque ce désir (par hypothese) naît de ce que nous comprenons véritablement quelque chose, il suit donc en nous en tant que nous agissons (E3p3), et ainsi il doit être compris par notre seule essence (E3d2); et par conséquent (E3p7) sa force et son accroissement doivent être définis par la seule puissance humaine. En outre, les désirs qui naissent des affects par lesquels nous sommes tourmentés sont aussi d’autant plus grands que ces affects seront plus vigoureux; et ainsi leur force et leur accroissement (E4p5) doivent être définis par la puissance des causes extérieures, qui, si on la compare avec la nôtre, la surpasse indéfiniment (E4p3). Et ainsi les désirs qui naissent de semblables affects peuvent être plus vigoureux que celui qui naît de la connaissance vraie du bien et du mal, et par suite (E4p7), ils pourront le contrarier ou l’éteindre C.Q.F.D.


Texte latin

Ex vera boni et mali cognitione quatenus hæc (per propositionem 8 hujus) affectus est, oritur necessario cupiditas (per 1 affectuum definitionem) quæ eo est major quo affectus ex quo oritur major est (per propositionem 37 partis III). Sed quia hæc cupiditas (per hypothesin) ex eo quod aliquid vere intelligimus, oritur, sequitur ergo ipsa in nobis quatenus agimus (per propositionem 3 partis III) atque adeo per solam nostram essentiam debet intelligi (per definitionem 2 partis III) et consequenter (per propositionem 7 partis III) ejus vis et incrementum sola humana potentia definiri debet. Porro cupiditates quæ ex affectibus quibus conflictamur oriuntur, eo etiam majores sunt quo hi affectus vehementiores erunt atque adeo earum vis et incrementum (per propositionem 5 hujus) potentia causarum externarum definiri debet quæ, si cum nostra comparetur, nostram potentiam indefinite superat (per propositionem 3 hujus) atque adeo cupiditates quæ ex similibus affectibus oriuntur, vehementiores esse possunt illa quæ ex vera boni et mali cognitione oritur ac proinde (per propositionem 7 hujus) eandem coercere vel restinguere poterunt. Q.E.D.


Ascendances

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Descendances

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Références

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