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E4 Proposition 17 Scolie

Scolie

Par là, je crois avoir montré la cause pour laquelle les êtres humains sont plus émus par l’opinion que par la raison véritable, et pourquoi la connaissance vraie du bien et du mal éveille des émotions, et souvent le cède à toute sorte de pulsions; d’où est né ce mot du Poète: je vois le meilleur, je l’approuve, et je fais le pire. L’intention de l’Ecclésiaste semble avoir été la même, lorsqu’il a dit: qui augmente sa science augmente sa douleur. Je dis cela non pas en vue de conclure que l’ignorance vaut mieux que la science ou que rien ne distingue l’humain intelligent du sot quand il s’agit de gouverner les affects, mais parce qu’il est nécessaire de connaître aussi bien la puissance que l’impuissance de notre nature pour pouvoir déterminer ce que peut et ne peut pas la raison pour gouverner les affects; et j’ai dit que dans cette partie je traiterai de la seule impuissance de l’être humain. Car j’ai résolu de traiter séparément de la puissance de la raison sur les affects.


Texte latin

His me causam ostendisse credo cur homines opinione magis quam vera ratione commoveantur et cur vera boni et mali cognitio animi commotiones excitet et sæpe omni libidinis generi cedat; unde illud poetæ natum : video meliora proboque, deteriora sequor. Quod idem etiam Ecclesiastes in mente habuisse videtur cum dixit : qui auget scientiam, auget dolorem. Atque hæc non eum in finem dico ut inde concludam præstabilius esse ignorare quam scire vel quod stulto intelligens in moderandis affectibus nihil intersit sed ideo quia necesse est nostræ naturæ tam potentiam quam impotentiam noscere ut determinare possimus quid ratio in moderandis affectibus possit et quid non possit et in hac parte de sola humana impotentia me acturum dixi. Nam de rationis in affectus potentia separatim agere constitui.


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Références

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