E4 Proposition 68 Scolie
Scolie
L’hypothèse de cette proposition est fausse, et on ne peut la concevoir qu’en étant attentif à la seule nature humaine, ou plutôt à la substance-dieu non pas en tant qu’elle est infinie mais en tant seulement qu’elle est la cause de l’existence de l’être humain : c’est évident d’après la proposition E4p4. Voilà, avec d’autres points que nous avons déjà démontrés, ce que Moïse semble avoir voulu dire dans la fameuse histoire du premier humain. On n’y conçoit en effet pas d’autre puissance de Dieu que celle par laquelle il a créé l’être humain, c’est-à-dire la puissance par laquelle il a veillé à l’utilité de l’être humain seulement, et dans cet esprit il est raconté que Dieu a interdit à l’être humain libre de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et que sitôt qu’il en mangerait il se mettrait immédiatement à craindre la mort plutôt qu’à désirer vivre. Il est raconté ensuite que l’homme, une fois découverte l’épouse qui s’accordait entièrement avec sa nature, a reconnu qu’il ne pouvait rien y avoir dans la nature qui pu lui être plus utile qu’elle ; mais qu’après avoir cru que les animaux étaient semblables à lui, il s’est mis aussitôt à imiter leurs affects (E3p27) et à perdre sa liberté – liberté que les Patriarches ont plus tard recouvrée, guidés par l’Esprit du Christ, c’est-à-dire par l’idée de Dieu, de laquelle seule dépend que l’être humain soit libre, et qu’il désire pour le reste des êtres humains le bien qu’il désire pour soi, comme plus haut (E4p37) nous l’avons démontré.
Texte latin
Ascendances
Descendances
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Références
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