retour

E3 Proposition 55 Corollaire 2 Démonstration

Démonstration

L’envie est la haine elle-même (E3p24s), autrement dit (E3p13s) la tristesse, c’est-à-dire (E3p11s) une affection par laquelle la puissance d’agir ou l’effort de l’être humain est contrariée. Mais l’être humain (E3p9s) ne s’efforce ni n’a le désir de rien faire sinon ce qui peut suivre de sa nature telle qu’elle est donnée; un être humain ne désirera donc pas que lui soit attribuée comme prédicat une puissance d’agir, ou (ce qui revient au même) une vertu, qui soit propre à la nature d’un autre et étrangère à la sienne. Et ainsi son désir ne pourra pas être contrarié, c’est-à-dire (E3p11s) qu’il ne pourra pas s’attrister de ce qu’il se représente une certaine vertu chez quelqu’un qui ne lui ressemble pas, et par conséquent il ne pourra pas non plus l’envier. Mais il pourra bien envier son égal, qui est supposé être de même nature que lui. C.Q.F.D.


Texte latin

Invidia est ipsum odium (vide scholium propositionis 24 hujus) sive (per scholium propositionis 13 hujus) tristitia hoc est (per scholium propositionis 11 hujus) affectio qua hominis agendi potentia seu conatus coercetur. At homo (per scholium propositionis 9 hujus) nihil agere conatur neque cupit nisi quod ex data sua natura sequi potest; ergo homo nullam de se agendi potentiam seu (quod idem est) virtutem prædicari cupiet quæ naturæ alterius est propria et suæ aliena adeoque ejus cupiditas coerceri hoc est (per scholium propositionis 11 hujus) ipse contristari nequit ex eo quod aliquam virtutem in aliquo ipsi dissimili contemplatur et consequenter neque ei invidere poterit. At quidem suo æquali qui cum ipso ejusdem naturæ supponitur. Q.E.D.


Ascendances

...

Descendances

...

Références

...



retour