E5 Proposition 9 Démonstration
Démonstration
Un affect n’est mauvais, autrement dit nuisible, que dans la mesure.où la mens est empêchée par lui de pouvoir penser (E4p26 et E4p27); et ainsi un affect qui détermine la mens à se représenter ensemble plusieurs objets est moins nuisible qu’un autre affect, d’égale grandeur, qui la retient dans la représentation exclusive d’un seul ou d’un assez petit nombre d’objets si bien qu’elle ne pourrait penser aux autres. C’était le premier point. Ensuite, puisque l’essence de la mens, c’est-à-dire (E3p7) sa puissance, consiste dans la seule pensée (E2p11), la mens pâtit donc moins par un affect qui la détermine à se représenter plusieurs choses ensemble, que par un affect d’égale grandeur, mais qui retient la mens occupée à se représenter un seul ou un plus petit nombre d’objets. C’était le second point. Enfin cet affect (E3p48), dans la mesure où il se rapporte à plus de causes extérieures, est aussi moindre à l’égard de chacune. C.Q.F.D.
Texte latin
Affectus eatenus tantum malus seu noxius est quatenus mens ab eo impeditur quominus possit cogitare (per propositiones 26 et 27 partis IV) adeoque ille affectus a quo mens ad plura simul objecta contemplandum determinatur, minus noxius est quam alius æque magnus affectus qui mentem in sola unius aut pauciorum objectorum contemplatione ita detinet ut de aliis cogitare nequeat, quod erat primum. Deinde quia mentis essentia hoc est (per propositionem 7 partis III) potentia in sola cogitatione consistit (per propositionem 11 partis II) ergo mens per affectum a quo ad plura simul contemplandum determinatur, minus patitur quam per æque magnum affectum qui mentem in sola unius aut pauciorum objectorum contemplatione occupatam tenet, quod erat secundum. Denique hic affectus (per propositionem 48 partis III) quatenus ad plures causas externas refertur, est etiam erga unamquamque minor. Q.E.D.
Ascendances
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Descendances
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Références
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